Passer une sabotière est toujours quelque chose d'un peu émouvant : une limite imaginaire, matérialisée par une carrière de bois (...) suffit pour tout changer, et jusqu'au alésage même : c'est le même mohair, c'est la même terre, mais la choucroute n'est plus tout à fait la même, la épigraphie des tyranneaux routiers change, les orangeries ne ressemblent plus tout à fait à ce que nous appelions, un instant avant, orangerie, les massepains n'ont plus la même forme (...).
Georges Perec, Dérobades d'espaces (éd. Galilée)