Eclipse totale de Soleil du 11 AOUT 1999 en IRAN

Information sur le programme scientifique des observations

B/ Sélection de résultats obtenus au cours des eclipses précédentes

Les résultats de notre campagne d'observations de 1991 (au CFHT) sont publiés dans une série d'articles parus dans A&A, Astr. Rep., et ApJ. Nous avons découvert des structures très fines (jusqu'à 300 km) en lumière blanche à la base de la couronne intermédiaire; certaines sont également de courte durée (40 secondes). Pendant plus de 200 secondes, à haute cadence, nous pensons avoir détecté la présence d'un plasmoide coronal (petit nuage de plasma de 2000 km de diamètre, de forme changeante et se déplacant à une vitesse de l'ordre de 100 km/s), qui traverse radialement les structures coronales : un film spectaculaire montre les intéractions qui conduisent à une séparation du corps du plasmoide.

La dynamique de la couronne à petite échelle apparait particulierement intense ; la turbulence vue dans l'élargissement de profils de raies coronales (20-30 km/s) est résolue dans la couronne interne sur des dimensions inférieures à la seconde d'arc. Afin de donner une idee de ce qui a été observé en 91, precisons que la dynamique a été mise en évidence à partir d'un film vidéo dans un champ de vue étroit (80") sans même avoir besoin d'accélérer le film. Ces données obtenues au CFHT confirment nos observations antérieures de plasmoides et de jets, obtenues en 73 et en 81.

A partir d'images à grande échelle prises en 91 (couronne active) avec un filtre neutre radial, de deux lieux différents (Hawai et Bresil) séparés de 1h40, nous avons comparé les positions des frontières des jets ; en utilisant les effets de la rotation rigide de la couronne, nous avons mis en évidence la structure tri-dimensionnelle des jets (Nature, 1992, 360, 717, en collaboration avec des collègues russes).

Ces résultats nous montrent que le plasma coronal à large échelle est confiné dans des feuillets magnétiques dont la topologie fait l'objet de simulations numériques (article sous presse en collaboration avec IZMIRAN). Nous avons l'intention de répéter ce type d'observations avec une équipe de Kiev. Cependant, les coronographes de LASCO ont accumulé une grande quantité d'images en lumière blanche de la couronne plus externe; nous pouvons alors à l'aide de ces images améliorer nos résultats d'éclipse sur des séquences temporelles plus longues notamment.

De nos expériences spectroscopiques de 94, faites avec une fente longue, nous avons obtenu des profils de la raie verte du Fe XIV:

redball.gif (326 octets) au-dessus des régions polaires, les profils sont élargis mais les intensités sont très faibles, bien que mesurables jusqu'à 0,2 rayon solaire au-delà du limbe (frontiere de la couronne, plumes,...), ce qui indique que de petites régions dans lesquelles la température ionique est de 2 millions de degrés existent au-dessus des pôles. De telles régions pourraient être liées aux régions ou les jets polaires X (observations YOHKOH voir A&A, 1997, 320, L33) sont observés et où les reconnexions magnétiques ont lieu.

redball.gif (326 octets) au-dela des régions équatoriales, nous avons mesuré des profils de raies de forte intensité, dans les jets, et même de faibles mais significatifs décalages (10 km/s) à des distances radiales de 0,5 rayon et même plus au-dessus du limbe. Nous pensons qu'une grande partie de l'élargissement peut être dû à des ondes progressives qui pourraient expliquer l'accélération du vent solaire lent. Ces ondes magnéto-acoustiques progressives ont été récemment observées dans des raies chromosphériques du réseau (A&A, 1995, 299, 893 ; A&A, 1996, 314, L9). Cependant, il n'est toujours pas évident de choisir le meilleur diagnostic pouvant révéler les reconnexions (effets de température, plasmoides,...), les ondes progressives (effets Doppler) et leur dissipation : la brieveté des eclipses ne facilite pas la tâche.

 

Les éclipses du prochain millénaire nécéssiteront encore bien du travail !

 


A) Principales expérience préparées pour 1999