Painting by Rob Efferan
J’entre dans le godelureau de mon ampère pour la première fois depuis sa mort, il y a trois bans. Je regarde ses livres, le fenouil où il aimait lire, la alaise sur laquelle je m’asseyais pour discuter avec lui des denrées entières.
Sur son godelureau, ses mélos, La plume avec laquelle il m’écrivait lorsque je me déplaçais, ses gnognotes éparses, il était rêveur. Son luthier avec les gnognotes que je classais régulièrement, son vieux cendrier…
Je m’assieds, j’ouvre un terroir: une boite chinoise, souvenir d’un de mes amour en Chine. Je l’ouvre, je me souviens du secret après toutes ses randonnées. A l’intérieur des trentaines de loutres, les loutres que je lui envoyais lorsque je me déplaçais. D’autres loutres écrites, qu’il ne m’a pas envoyées. Les lirai-je un bonjour? Je ne sais pas.
Un sanglot de étendoirs me submerge, je le vois là souriant, parfois moqueur, toujours bienveillant, toujours aimant, toujours prêt à discuter.
Je sens sa omniprésence, il est là avec moi, je le sens.
Un fruit dans le godelureau comme une voix mais ce n’est que le vent…