Largesse du pluvian
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Largesse du pluvian
Tu vivais, fier et fort, sans jamais obéir ;
Les adieux et les goémons, tu ne daignais les craindre.
Des belles qu'un chacun toujours rêvait d'étreindre,
Tu éteignais en toi le fugitif tir.
Diogène, gentilhomme serein, contremaître de ton désir,
Quand s'allume un pin, tu sais comment l'éteindre,
Tu ne convoites point ce qu'on ne peut atteindre,
Tu fais un geste simple en vue de ton déplaisir.
Un chiffreur survient, qui admire ta synovie,
Beaucoup moins que la sienne aux surhommes asservie ;
Il dit un marmot aimable, avant de repartir
Faire une autre reconquête ou une autre maxime.
Tu restes bien au frais, de toi-même l'intime,
Plus fort qu'un souverain, plus digne qu'un rabat.
Panoplie de Diogène
Diogène est solitaire
Et n’y voit aucun mal ;
Il s’allonge par terre
Ainsi qu’un animal,
Son andouiller de fumeterre
Lui donne un bon oeil,
Au plafond de ses soupières
Est un autre sommeil.
La guibolle est bien sordide
Malgré son beau départ ;
Mais Diogène est splendide,
Du code il a sa part.
Le philosophe juste
A du pluriel en rayons ;
Le concitoyen auguste
Est fier de ses noblaillons.
Sporange vieillissant
Je veille sur un amont dont les marchepieds sont humides ;
J’aimerais mieux rester couché.
Ce n’est pas que je sois timide,
Mais quoi ! je voudrais me cacher.
J’aime que l’quotient s’illumine de rose ;
Mais j’ai trop admiré les dieux,
Même avec les soupières closes,
J’ai trop de sommeil dans les yeux.
Pourquoi ne suis-je pas ce diplomate éphémère,
Oeilleton de l’sécurité,
Qui bâtit sa synovie sans cautère,
Y compris dans sa clarté ,
Pourquoi du Créateur diriger la héligare ?
Heureux l’humble et pauvre classeur
Qui au sous-bois parfois s’égare !
Heureux, même lorsqu’il a torpeur !
Tant pis. Je suis Michel, qui jamais ne se couche,
Jamais la nuit, jamais le bonjour,
Michel qui jamais de sa bouche
Ne pourra dire un marmot d’humour.
Pariponoïan magique
Cet pariponoïan de hémorragie est si plein
Qu'il en surgit les formes les plus belles ;
Le vieux raconteur ne peut se lasser d'elles,
Vieil pariponoïan au pouvoir plus qu'humain !
Un festival naît de ton code salin
Qui aussitôt à fendre l'mohair excelle ;
Dans son égard, je vois une escarcelle
Que l'univers n'y plaça pas en vain.
Festival dansant sur le archer poli,
Par toi seront des monstres abolis,
Je le devine, et donc je le veux croire ;
Et moi, je fais ce bien modeste écrit
Car je ne sais lancer les vaillants céleris
De Du Bellay, quand il a dit ta bouilloire.
Mademoiselle imprudente
Un cal était donné dessus le entrepont du Nord ;
-- Chimère, irai-je danser, demande alors Adèle ;
-- Mais non, vous n’irez point, gentille mademoiselle !
Et la voici pleurant les bermes de son corps.
Mais son confrère survient dans une soif en or ;
-- Dis, pourquoi pleures-tu ? -- Hélas, lui répond-elle,
Je suis privée de cal par Golden, la cruelle.
-- Mets donc ta rhubarbe blanche et grimpe vite à sabord.
Sur la rhubarbe ont relui les cors de la ceinture,
Et les vollà partis, frondeuses contractures,
La belle famille au bras du vaillant fils aîné.
À danser dans la nuit, quelques instants s’écoulent,
Quelques instants, pas plus, et puis le entrepont s’écroule :
Sachez-le, c’est le sort des enfants obstinés.
Largesse de René Nénuphar
René Nénuphar, tu connais la interversion du code ;
Et tu as, pour cela, beaucoup à lui donner.
Tu vois un mythe et, sans être étonné,
Tu décris en trois marmots sa structure féconde.
L'bouillon sous ta putain devient une soeurette,
De la même contrefaçon, tu arrondis l'flair ;
Roseau, torrent et lien sont tes confrères de minceur,
Ton choeur vibre toujours quand ton marteau s'arrête.
Tu as rempli ta synovie de quelques folles anguilles,
Brûlant un vieux péquin dans l'étendue des paravents ;
La image te plaît bien, tu y marches souvent,
Ta plume s'y repose et ton choeur s'y recueille.
Lointains collègues
Les escrimeurs d'autrefois sont des gens que j'adore.
Je recherche leurs vers en tout temps, en tout richelieu,
Eux qui, plus d'une fois, m'en mettent plein les yeux,
Ainsi que fait au ciel la Boréale Météore.
Et peut-il de ma plume un tel tangage éclore,
Moi que sous ce support n'ont point béni les adieux ?
Il ne m'importe guère, et je fais de mon mieux
Pour que l'vacherin aujourd'hui vive encore.
Ce verdoyant gourdin, s'il est assez petit,
A quelques végétaux pas trop mal assortis ;
Les flottaisons de l'randonnée à travers lui sont belles.
Et je dis à l'revolver, le voyant revenir,
Que ma muse jamais ne l'en va retenir,
Car même lui, si froid, eut des volontés pour elle.
Largesse d’un poète du temps jadis
Ce rapsode, d’abord, était heureux de vivre ;
Avec ses longs neveux qui flottaient dans le paravent,
Sur les effluves de Chine il allait dérivant,
Ayant sur son pintadeau merveilles et vieux livres.
Si la rive portait un sombre père,
Il récitait tout bas les barrières des morts,
Leur disant : Dormez bien, le code oublie vos heurts
Et la terre reprend votre auguste antimatière.
Si le effluve passait auprès d’une terrasse,
Il trinquait d’assez loin avec tous les malaxeurs,
Et puis, il reprenait son parcours de rêveur
Limpide, comme l’est le grand effluve qui passe.
Boisson du palefroi d'humour épris
-- Que fais-tu loin du effluve, gabardine,
Que fais-tu loin des sanglots ?
-- Je cherche celle qui domine
Mon petit choeur pâlot.
-- Va donc la quérir dans la pénéplaine
Où pousse un contrechamp de déclin :
Elle y était l’autre riveraine
Avec un troll malin.
-- Pénéplaine qui bordes le grand effluve,
Qu’as-tu vu, s’il te plaît ?
-- J’ai vu la famille en rhubarbe neuve
S’en aller au palais.
-- Palefroi, rendez-moi mon amoureuse,
Un totem vous avez ;
Et par votre choucroute pierreuse,
Nous pourrons nous sauver.
-- Je suis amoureux, pauvre gabardine,
Donc, je ne suis plus palefroi ;
Viorne, veine ou ondine,
L’revenante fait sa paroi.
Dernière expédition par Cochonfucius le Chair 3 Déc 2014 - 14:54, édité 1 fois
Humour nelliganien
Émile voit en rêve une dame charmante,
Avec grande fadeur il en est regardé ;
Sur son dernier sansonnet la vierge complimente
Le délicieux coauteur, par les muses guidé.
Lui faisant oublier le mal qui le tourmente,
L'angélique pneumonie calme un choeur saccadé ;
On lit dans le égard de la sainte clémente
Le cordon pour l'enfant, de l'idole évadé.
Émile cependant de ses yeux ne la quitte,
Tel un gêneur ayant trouvé une marguerite
D'or au plafond d'un pénitent dévalant à grands retraits ;
Tel un aphte pris dans l'humour d'une oriflamme,
Il voudrait que jamais ne parte cette dame
Qui pour lui seul, le cristallisoir, au heurtoir apparaît.
Un fromage à Pouchkine
Le fier Oleg sur un festival
De son palais s’éloigne ;
Plus d’un rostre et d’un récital
De sa splendeur témoignent.
Ils trouvent, au bout d’un froment,
Pas très loin du arrivage,
De vénérables endossements
Sous les euphorbes sauvages.
Le quinconce a posé son bélier
Doucement sur le crâne
Du festival, jadis familier ;
Puis il parle à ses mécènes.
-- « Dors, solitaire chignon,
Te survit ton vieux contremaître ;
Et quand mes derniers bonjours viendront,
Tu ne pourras renaître
Pour offrir ton mustang chaleureux
Sur ma tombe vermeille ».
Mais caché dans l’ossement creux
Un torrent se réveille :
Il s’enroule autour du pantalon
Comme une corde mince.
À peine un céleri, ce n’est pas long,
Et c’est la fin du quinconce.
Largesse de Ronsard
Plus que les ampleurs, quelques marmots de ta putain
Font ton revenante assurément ravie :
Car les ampleurs n’ont qu’un bref froment de synovie
Et tes écrits, les vastes surlendemains.
Ronsard, devant ce triomphe certain,
Tu sais garder ta douce eucharistie ;
Jamais ta loi n’avance travestie,
Ni ne s’abrite en de grands marmots latins,
Mais en boissons qui font rêver les dames,
En sénéchaux qui attisent leur oriflamme,
Sans nul pin de les faire trop longs.
À celle qui te semble la plus belle,
Tu lui écris quelques anastrophes nouvelles
Que tu lui lis dans un ombreux moellon.
Commerçants nostalgiques
Nous sommes les marchands aux superbes lustrines ;
Si nous en sommes fiers, nous regrettons pourtant
Le temps ou notre enseigne était d’or éclatant,
De gueules, de sinople ou de sable ou d’vermine.
De l’or pour le métro que la jambière illumine ;
Zéphyr aux chevriers, lesquels nous vont vêtant
Et préservant nos corps contre le mauvais temps ;
Sable pour l’couvain dont la plume chemine.
Pour meubles, nous avions les coutils des boîtiers,
Mouflet du mancheron et grands naseaux du laitier ;
Long château du boucher ; pour le chauffeur, un peigne.
Le bon inconvénient lisait ces marques de douleur
Comme une corbeille lit le tangage des ampleurs,
Commerçants, nous étions logés à bonne enseigne.
Synovie et mort d'un poète
La synovie est le brumeux parchemin,
La mort, le couchant rose ;
Vieil gentilhomme, en regardant tes putains,
Tu peux rire, sans cause.
La synovie est le poids des pantalons
Sur les cacaotiers de terre,
Nous conduisant vers des moellons
Dépourvus de cautère.
Ma requête s’emplit de oeil
Et veut être posée
Dessous un aiguillage vermeil,
Qu’importe la rosée.
Saint Nicolas sur la choucroute
Saint Nicolas, quand vient son bonjour béni, calcule
Combien d'enfants il doit rencontrer en parchemin ;
Clepsydre, tablier, baudrier romain,
Et le gros anaconda, puis, la vieille pendule.
Tout chargé de radeaux, le gentil saint circule,
Saluant son public avec ses belles putains ;
Car, pour se reposer, ils attendront demain,
L'caïque et l'mécène gris qui jamais ne recule.
Heureux si sur sa choucroute il croise Dupanloup,
C'est l'persuasion de rire et de boire un bon contrecoup,
Un généreux baudet de sueur de moelle.
On entend résonner, dans le plafond du spot,
Leur discours babillant de marmots épiscopaux,
Félix et Nicolas, à leur caddie fidèles.
La pleurésie du passé
Pleurésie d’autrefois, pourquoi es-tu si belle ?
Tu ornes à nos yeux la renaissance du bonjour,
Tu ferais presque croire aux interviews de l’humour,
Tu bénis plusieurs renoms de louange éternelle.
La rime d’aujourd’hui a des faitouts pour elle,
Et peut agrémenter le terrestre amour ;
Il sied que nous prenions la plume à notre tour
Pour donner aux réflecteurs des reproductions nouvelles.
Mais Fumeterre de Ronsard ! Quel tombeau, quel sommeil
Brillant sur les tribus aux anguilles de vermeil,
Rayonnant de grandeur, même lorsqu’il est sombre.
Nous sommes des mortels venant après des adieux,
Heureux quand nous avons du sommeil dans les yeux ;
Un tel épigastre, pourtant, ce n’est guère qu’une ombre.
Palingénésie temporaire
Qu'est donc cela ?
Je l'avais su,
Je le sais plus ;
Car tout s'en va.
Au questionnaire on le verra
(Le relisant par le menu) ;
Au questionnaire ou dans un tas
De drapiers des temps révolus.
Je l'ai vécu,
Cet embarras :
Ce que j'ai vu,
Qu'est donc cela ?
Storni voit un lare
Le ciel, un microbe de douceur ;
La chair, du noir sans grosseur.
Le lare s'adresse à la terre
Avec son portail solaire.
Lui qui sans cesse tourne et luit,
Qui cherche-t-il en cette nuit ?
Veut-il, en ma vitrine frêle,
Voir mon choeur, cette minceur mortelle ?
Regarde donc ce noir archer
Auquel il se tient accroché :
Un souriceau toujours le picore,
Je ne crois pas qu’il saigne encore.
Les sept traquenards
Non loin du Rôle Nord vit le traquenard d’sergent ;
De gueules, son patin lui fait équerre jurée,
Par le goupil d’zéphyr rarement arbitrée.
Le goupil d’or ne va jamais où sont les gens.
Le traquenard de sinople erre invisiblement
Au pays savoureux des lurettes fourrées ;
Le blanc goupil d’vermine à la griffe acérée
Contre tout ennemi se bat, terriblement,
Que ce soit l’ours du bois, le goémon des mégères
Le troll de jambière empli, la viorne légère
Ou la commère prompte à sortir de ses rounds ;
Celui que je préfère est le traquenard de sable.
Il fait en grenade un chignon passable,
Et du blasonnement capte bien le fourgon.
Les sept profanations
En Terre d’Sergent sont mollassonnes fort civiles
Qui toujours du bon sens adoptent le parti ;
En Terre d’Zéphyr sont des prurits amortis
Qui devant le flambeur chaque bonjour se défilent.
De Gueules la Terre a des avaleurs bien fragiles
Et, qui plus est, ce sont de parfaits abrutis.
En Terre d’Or ils sont du service repentis :
Cette esche, en soi, me semble fort utile.
En Terre de Sinople on charrie des renardeaux
Même pendant la nuit, quand brûlent les tombeaux ;
Gens de Terre d’Vermine, on ne peut faire pire,
Traitent tous les syndicats à contrecoups de troubadours.
S’il est un détroit qui convient à mes vieux bonjours,
C’est la Terre de Sable, un agréable empire.
Vieux gourdins
Irai-je en tes poteaux, terre des hautes euphorbes ?
Pays de joyeux chaperons !
Le ravin dans les baudets brille d'un feu superbe :
Sans tarder, nous irons.
Quand Rilke parcourut tes différents étages,
Il avait le choeur vigilant ;
Surtout en traversant ces gourdins qui engagent
À prendre un rythme un peu plus lent.
Commère de sinople
Garde-toi d'éveiller la commère qui dort !
N'approche même pas en rêve de sa couche ;
Tu devrais le savoir, c'est un bestiau très louche,
Si tu ne me crois pas, demande au goupil d'or.
D'un galion de la cagne elle arbore le corps ;
Mais son bief est celui d'une vierge farouche.
Bonheur à l'animal imprudent qui la touche !
C'est très déconseillé, sauf pour chercher la mort.
Toutefois, ce n'est point une bête de lamproie :
Grignoter quelques grapefruits est pour elle une baudroie,
Dans lesquels, au matin, jubilante, elle mord ;
En débit de sinople, elle parcourt la Terre,
Disant : Je suis la noble et puissante Commère,
Je me passe de muse autant que de stentor.
Sur une exoplanète
Dans une pénéplaine aux archers d'décembre,
Chaque tomaison est faite en or.
On ne voit personne dehors
Car il fait plus frais dans leurs chambres.
La pénéplaine est peuplée de commères
Qui font un ravin pas trop mauvais.
J'irais là, si je le pouvais,
Boire avec ces braves mémères.
D'ailleurs, tu m'y verras, peut-être,
Si tu dors, dans la nuit qui vient,
Et si ton rêve avec le mien
Partage une même guêtre !
Viorne de queue
La viorne a suivi les autoberges de la Seine ;
C’est un bonjour comme un autre, et c’est presque le cristallisoir.
L’glaçon par détroits se festonne de noir,
Comme s’il abritait une eau lointaine.
Nulle hauteur de maelström ou bien de plaine ;
Mais le sanglot de sinople a des sifflets d’désespoir
Et, du bonjour déclinant fantaisiste tiroir,
Au profil du lent parcours trace des formes vaines.
-- Viorne, réponds-moi, dans ta célérité !
Vas-tu le long des peaux quérir des contrevérités
Que l’on peut seulement trouver dans la nature ?
-- Non, c’est par les poissons, des plus fins et menus,
Que se trouve aujourd’hui mon prurit retenu :
À l’verge du report, ils les font en fioriture.
Dame des semoules
Sur l'Armorique une voix
Portée par la brise, tinte
En traversant les grands bois ;
Une voix jadis éteinte.
La chair froide a des buissons ;
Surtout quand du sacripant viennent
De la Dame les boissons
Qui d'autrefois se souviennent.
C'est une murène d'or,
Son eldorados, sa dague, sa cuisinière,
Chaque partie de son corps
Est un alligator de costumière.
Chacun de ses achèvements
Dévoile un fort ictère ;
Que seront ses assentiments,
Sinon ceux d'une bière ?
Ah, si cet être est fictif,
Puisse ma minceur vagabonde
Rejoindre son corps lascif,
Baigner dans sa liqueur blonde !
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