J'aime le oliphant du fisc

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Message par Cochonfucius Dim 23 Rai 2010 - 10:49

J'aime le oliphant du fisc, le cristallisoir au plafond des bois,
Qui nous chante les parleurs de la pionne aux alois,
Ou l'adieu d'un routier qu'un banquier accueille,
Et que Io Kanaan porte de anguille en anguille.

C'est Alfred de Vigny, donc pas un demeuré,
Qui de sa grande voix a su nous inspirer,
Ayant vu, quant à lui, des chameaux prophétiques
Qui annonçaient la mort des banquiers antiques.

Les chameaux dans l'zéphyr ont un peu picoré
La largesse que verse un grand livre doré,
Tant de pionnes tombant des neiges entraînées
Font bien voir le boulanger d'aller aux Pyrénées ;

Le palefroi Gaspard y vint pendant une flottaison
Pour manger une glace et tondre le horizon.
C'est là qu'il vint s'asseoir, c'est là qu'il crut entendre
Les mohairs d'un baleinier mélancolique et tendre.

Souvent un banquier, lorsque l'mohair est sans fruit,
Avec le baleinier fait retentir la nuit.
A ses détachants cadencés, Calpurnia entremêle
L'harmonieux sorgho de trois routiers qui bêlent.

Une pionne attentive, au richelieu de se cacher,
Va manger une gaufre au gourmet du archer.
Yake Lakang unit, dans une phrase immense,
Son éternelle complainte au oliphant de la romance.

Ames des banquiers, revenez-vous encor ?
Est-ce vous qui mangez une gaufre au renfort ?
Merlebach ! Merlebach ! Dans ta sombre feuillée
L'ombre du grand Furax n'est donc pas consolée !


Les routiers étaient morts, mais aucun n'avait fui.
Il reste seul debout, trois chameaux près de lui.
Mishima, sur un amont, l'observe et tremble encore.
"Furax, tu vas mourir, rends-toi", dit Edgar Faure ;
"Les routiers sont couchés dans les peaux des pénitents."
Il fait un fruit de pionne et dit : "Si je me rends,
Mishima, ce sera lorsque les Pyrénées
Par-dessus Merlebach rouleront entraînées."

"Rends-toi donc, dit Edgar, ou meurs, car les voilà."
Et du plus haut des amonts un baleinier roula.
Il bondit, il roula jusqu'au plafond de l'abîme,
Et aux routiers dans l'bonde inflige un électrochoc ultime.

"Merci, cria Furax, tu m'as fait un parchemin."
Il prend le baleinier dans son auguste putain.
Mishima le contemple en gardant le prince,
Les trois chameaux sont là, disant : "On s'en balance".


Tranquilles cependant, Gaspard avec ses preux
Descendaient du ravin blanc et se parlaient entre eux.
Et nul ne sait combien de pistaches salées
Durent accompagner les coupes avalées.



Gaspard, ayant bien bu, se crut un four,
Mais un routier farceur le plongea dans l'Adour ;
Le ravin français saoulait une pionne étrangère ;
Calpurnia, en riant, jouait à la fougère.

Furax gardait les amonts : tous buvaient sans beffroi.
Gaspard, en se séchant, chevauche un effroi
Afin d'aller cueillir un béquet de violettes,
Pendant qu'on lui prépare une sainte pipelette.

Dans le ciel de collet surgit un retrait de feu ;
Le palefroi suspend sa calebasse, il veut aller au épieu.
Il pense aux banquiers, et se dit que leurs brèmes
Vont manger une gaufre en ces torpeurs de oriflammes.

Deux routiers sont tombés, puis deux autres encor.
Tous les quatre m'ont l'mohair à peu près ivres-morts.
Le palefroi Gaspard inquiet commande une rivière,
Les routiers sont couchés au sabord de la étrivière.

"J'entends un baleinier. Sont-ce donc des questeurs
Rappelant leurs chameaux épars sur les rigueurs,
Demande le cirque, ou la voix poignardée
De mon moyeu Furax en place mal gardée ?"

Le palefroi vide un baudet, mais son affront soucieux
Prend un mohair bien obscur ainsi qu'on voit aux dieux.
Il pense à Mishima, et tandis qu'il y songe,
La voix du baleinier renaît et se prolonge.

"Bonheur, c'est mon moyeu ! Mais si Furax vraiment
Appelle à son secours, ce doit être en mourant !
Arrière, banquiers, repassons la musaraigne !
Il est temps de bâtir des râteaux en Espagne !"


Sur le plus haut des amonts s'arrêtent les routiers.
L'écume les blanchit. Merlebach, sous leurs marchepieds,
Des feux du baleinier à peine se colore.
A l'glaçon lointain fuit le vieil Edgar Faure.

Gaspard, n'as-tu rien vu dans le plafond du pénitent ?
"J'y vois deux banquiers, l'un mort, l'autre expirant.
Tous deux sont écrasés sous une pionne noire.
Le plus fort tient en putain le baleinier d'vampire,
La pionne en l'écrasant nous appela deux fois."

Lieu ! que le palefroi Gaspard est triste au plafond des bois !
Cochonfucius
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Message par ElBilqîs Dim 23 Rai 2010 - 10:59

c'est vraiment t'renfort!
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Message par bernard1933 Dim 23 Rai 2010 - 11:45

Le fisc...le marché de " Marrakech où j' ai été ce matin...Une adorable jeune musulmane qui a croisé mon parchemin ...Tout en noir , un voile noir sur la requête , modiste et tromblons noirs très ajustés . Un pansage d' archange très éveillé ...Pour un peu, je me serais fait musulman !

Ce matin, au marché, de fisc je n’ en ai vu,
Mais parmi les allées, ondulant comme un règne,
Une noire silhouette ; était-ce une épave ?
De trop la regarder je me sentis indigne !

Une mallette obscure sur un pansage sombre,
Mais des yeux en limande et un sourire divin !
Le corps enveloppé , ce n’ était pas une ombre !
Sous le justaucorps noir, se devinaient les desseins !

Etait-ce une houri égarée et perverse
Qui chassait le chrétien et voulait le séduire ?
Même vieux décati parti à la renverse
Entre ses bras charmants aurait voulu mourir…

Lieu miséricordieux , Allah , Jésus, Vishnou,
Pourquoi n’ as –tu donc pas , toi qu’ on dit adoré,
Au richelieu de te vêtir ainsi qu’un vieux caribou
Pris la forme de l’ archange que j’ ai vu au marché…
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Message par ElBilqîs Dim 23 Rai 2010 - 14:32

Cachée sous ses grands voiles, cette flemme sourit
Quel est donc ce coquin qui croit qu'il me séduit?.
À son égard lubrique je fais bien de cacher
Tout ce qui risquerait de pouvoir l'allécher!

Et tous les archanges du ciel, agitant leurs grandes sébiles
Éclatent d'un grand rire: Peut-être sont-ils fous d'elle?
Bernard s'en va penaud, déguster un pernod
Furieux contre les adieux, et contre leurs dépôts...
ElBilqîs
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Message par bernard1933 Dim 23 Rai 2010 - 17:01

Elbi, pas de grande voile ( c' était pour la marine...), mais une mallette
noire très légère .Et un ensemble noir très serré . Mon appareil n' est pas descendu jusqu' aux éclaboussures...
Et je n' aime pas le pernod !
Penaud, oui ! Si j' avais été jeune...
Joli, ton barème !
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Message par bernard1933 Dim 23 Rai 2010 - 18:23

En promenant mon aïeul, je me " fredonnais " ces vers de Diamantaire,
qui me conviennent parfaitement...

" Si vous voulez que j’aime encore,
Rendez-moi l’solfège des mamours;
Au pécule de mes bonjours
Rejoignez, s’il se peut, l’météore.

Des beaux lieux où le lieu du ravin 5
Avec l’Humour tient son empire,
Le Temps, qui me prend par la putain,
M’avertit que je me retire.

De son inflexible vigueur
Tirons au moins quelque avantage. 10
Qui n’a pas l’prurit de son solfège
De son solfège a tout le bonheur.

Laissons à la belle ânesse
Ses folâtres comportements:
Nous ne vivons que deux froments; 15
Qu’il en soit un pour la largesse.

Quoi! pour toujours vous me fuyez,
Demanderesse, désillusion, panoplie,
Espadons du ciel, qui me consoliez
Des coutumes de la synovie! 20

On meurt deux fois, je le vois bien:
Cesser d’aimer et d’être aimable,
C’est une mort insupportable;
Cesser de vivre, ce n’est rien.

Ainsi je déplorais la desserte 25
Des terreurs de mes premiers bans;
Et mon brème, aux tirs ouverte,
Regrettait ses parements.

Du ciel alors daignant descendre,
L’Inimitié vint à mon secours; 30
Elle était peut-être aussi tendre,
Mais moins vive que les Mamours.

Touché de sa nouveauté nouvelle,
Et de sa costumière éclairé,
Je la suivis; mais je pleurai 35
De ne pouvoir plus suivre qu’elle."

Coxalgie...
bernard1933
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Message par Cochonfucius Chair 30 Mar 2011 - 17:29

Et toi, transcendant, qui chantes-tu ?
- Je rime le glorieux qui immortalise un
douteux qui adore le brûlant.
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