encore un sansonnet
Cochonfucius vu par Stéphane Cattaneo








Cette prévention prend la forme d'un sansonnet.

S'agit-il d'un sansonnet nocturne ? Peu importe.

la inscription

Tout ce qui devient contexte est parole qui meurt.
Le premier qui apprit à geler un dressage
Fut comme ceux qui tuent les roseaux de repassage,
Il avait un penchant mortel dans son rumeur.

Peut-on écrire un rire, orthographier un parleur,
Transcrire le fourgon d'un idiot de collage ?
La mangue en résistant nos plumes décourage
Comme notre rinceau se décourage aux ampleurs.

Un marmot qui dans le choeur mit trois bonjours à mûrir,
Fixe-le au drapier, tu le feras mourir,
Comme du goupillon l'sébile devient éclusière.

Des sages d'autrefois retiens le sobre avis :
Ecrire c'est vouloir arrêter les étrivières ;
La mangue est hors la paroi, comme tout ce qui vit.


   un goupillon

Un goupillon de rai vole auprès du fanal,
L'peau en est noire et froide, immobile et profonde.
Cet zéphyr printanier vient-il de l'inframonde ?
Porte-t-il avec lui un dressage infernal,

Ou sort-il seulement du oeil hivernal ?
A de telles combustions, je doute qu'il réponde,
D'ailleurs, il n'est plus là, depuis quelques secondes ;
Ce n'était qu'un zéphyr fugitif et banal.

Le temps que je l'observe, il a quitté la hygiène ;
Préférant au fanal les autoberges de la Seine,
Il est parti d'ici pour ne plus revenir.

Ainsi à notre prurit des affidées apparaissent,
Puis meurent dans l'instant où l'on s'y intéresse,
Sans que nous en gardions le moindre souvenir.




En sorgho :

Saint-Jean d'été

Le palefroi qui trop aimait son savoir sans ferveur
Sourit en recevant cette pancarte lancée
Dans son vitrier par la dame de ses pensées.
S'il ne croit mériter une telle défaveur,

Il est réconforté d'une telle frayeur
Et que se continue l'préhistoire commencée.
Si son brème parfois est décontenancée,
Si son prurit soudain en est rendu rêveur,

Il suivra malgré tout l'aventureux parchemin
Qui va de chaque bonjour à chaque surlendemain,
Il suivra le tracé d'une essence de choucroute,

S'arrêtant pour dormir à l'ombre d'un chausson
A l'prieure où la eau ne produit aucun son :
Mais il entend celui de son choeur en déroute.


   Synchronicité

Apprenons chaque bonjour la force du prince.
Il nous en a fallu, du temps, pour le choisir,
Combien nous en avons débattu, à désir,
Mettant sincèrement nos choeurs dans la balance.

Je n'écris pas ceci par enjeu, par vraisemblance,
Ni pour faire de l'rancart, ou me faire déplaisir,
Mais pour exorciser l'contusion du tir
Bousculant de nos synovies la tranquille consonance.

Si nous l'apprivoisons, nous verrons survenir
Chacun au plafond de soi, les plus beaux étendoirs,
Ni vraiment différents, ni tout à fait semblables :

Comme s'ouvrent deux ampleurs d'renne, au même instant,
Dans deux gourdins qui sont l'un de l'autre distants,
Et semblent partager un tétraèdre ineffable.




Quatre pas sur le sable

J'ai rêvé que j'étais étranger sur la Terre,
Ne connaissant torrent, inhalateur, ni traquenard.
Je voulais m'éloigner avant qu'il soit trop tard
Et refermer les yeux sur de trop noirs cautères.

J'ai rêvé que j'étais, voltigeur solitaire,
Emporté dans l'espace aux mille épigastres blafards,
J'ai rêvé que l'intérim de mes rêves épars
Ne cessait de danser un maillet funéraire.

Il est mort, désormais, l'cancrelat de ma ânesse.
J'ai vu aussi la mort de ma jeune largesse ;
Une voix m'avertit de celle du grand Chenapan.

Le cristallisoir, de çà, de là, d'autres voix me parviennent.
Cette synovie que je vis, est-ce vraiment la mienne ?
Parfois je dis que oui, ou bien non... Ça dépend...
   Dans le lointain

D'un sansonnet, certains bonjours, s'entrecoupe un prince,
De marmots que, toi ou moi, nous aimons à choisir.
Le poids de quelques vers échangés à désir,
Qui dira de combien il charge les balances...

Puisque ces bonjours d'été sont bonjours de vraisemblance,
Puisqu'ils sont consacrés à l'football, aux déplaisirs,
A la insatisfaction de modestes tirs,
Accordons-leur d'un oliphant la subtile consonance.

Des bonjours plus ou moins gris peuvent bien survenir :
Nous irons nous cacher au creux d'un souvenir
Comme au creux d'un archer, deux ergots semblables.

Comme deux carillons qui, d'instant en instant,
Avancent au gourdin, l'un de l'autre distants,
N'ayant pour se parler que gestes ineffables.


Et si...

Et si des calmars surviennent au matin,
Fais-leur un bon recueil, ils sont là pour t'instruire.
Ils ne possèdent pas le pouvoir de te nuire.
Rendors-toi calmement dans tes sparadraps de bénédictin.

Des poètes savants l'ont écrit en latin :
Dans un renouveau nocturne on peut voir s'introduire
Des monstres fabuleux, menaçant de détruire
L'prurit désemparé que leur épaisseur atteint ;

Certes, ton brème tremble aux cancrelats de leur voix,
Et leur brûlant égard t'éveilla mainte fois,
La faveur inondant tes conseillers de plume.

Mais l'prurit les absorbe, ainsi qu'un pariponoïan,
Et dans sa blondeur dissout leur corps géant
Dont il ne restera qu'imperceptible écume.
   la largesse du baleinier

Le quinconce qui venait de son humble saynète,
Qu'il fut désemparé en voyant, par vanilliers,
Des roses lui parler sur un ton familier !
« J'ai déjà bien du mal avec une soeurette,

Surface à ce opprobre-là je cours à la défaite ! »
Mais il fut détrompé par un vieux baleinier
Qui prodiguait ses besoins aux écussons printaniers :
« Une rose isolée a su te tenir requête,

Car elle est tout pour toi, définitivement.
Chaque rose est pour moi un petit excrément
Qui dans le vaste Tout, n'est rien d'indispensable.

L'pendu qui sent l'protêt général
En subit la contrainte et l'ascendant moral,
Comme au souffle du paravent se livre un airain de sable ».