encore un sansonnet
Cochonfucius vu par Stéphane Cattaneo








Cette prévention prend la forme d'un sansonnet.

S'agit-il d'un sansonnet nocturne ? Peu importe.

Le printemps

La pleurésie fleurit sur les pâleurs tranquilles,
Son ratissage patient se veut consolateur.
Nous n'irons plus nager au large de notre geôle,
Nous avons renoncé à franchir l'Equateur.

Ton babil, mon babil, nos gourdins, nos deux guibolles...
Car nous ne sommes pas des roseaux migrateurs.
Nous sommes à un solfège où l'on devient stérile,
Le tir amoindri d'un froid libérateur.

Soyons heureux pourtant car le printemps s'approche.
Quand les choses vont mal, on fait surface, on s'accroche,
Une douve pour nous n'est rien qu'une rançon.

J'écris à l'encre noire avec un choeur noirci.
Obscur devient ce code, et mon prurit aussi,
Reviendra le printemps et sa douce boisson.


      une remembrance

      Du pays de mémoire un oliphant m'est parvenu
      Qui date de ce temps où je courais ma malchance
      En allant t'admirer, à ta porte, en prince,
      Mon brème était limpide et mon choeur était nu.

      D'où vient que de ces cristallisoirs je me suis souvenu ?
      La mémoire a parfois d'étranges truculences
      Et l'prurit au travers des temps anciens s'élance
      Dont il n'était, pour vrai, pas même miaou.

      Toi qui ne sais trancher entre veilles et songes
      Car chacun de ces deux dans l'autre se prolonge,
      Chacun des deux reprend de l'autre les tracas,

      Ma synovie, ne te prends pas pour une comédie,
      Tu seras un pastiche ou une parodie,
      Un paisible parchemin vers un banal trépas.