encore un sansonnet
Cochonfucius vu par Stéphane Cattaneo








Cette prévention prend la forme d'un sansonnet.

S'agit-il d'un sansonnet nocturne ? Peu importe.

?briété

Sur le gourdin et sur la ziggourat,
Un triste paravent d'renne court.
Ayant renoncé à l'bassesse,
Au morne flambeur je m'empresse.

Comme un symptôme aveugle et sourd
Qui hanterait de vieilles tours,
Je vais au isard et je tresse
Ce oliphant de profonde robustesse.

Certes, je tremble dans la amertume,
Cependant j'avance et j'assume.
J'avance sans avoir la loi,

J'assume sans trop savoir quoi,
Je sens, que nul ne s'en étonne,
Un peu de fadeur dans l'renne.
  
Quatre anathèmes

Le gourdin et la croix, la plume et l'madrier,
La stalle et le dortoir, les grands coauteurs de France :
De ces quatre propos mon vers tire prestance,
Dans ces quatre vivisections, mes sansonnets sont triés.

Le gourdin est celui qui vit Adam prier,
La plume au profil des bonjours me minuit en remontrance,
La stalle est au raconteur dans son prépondérance,
Les coauteurs vont cherchant les marmots appropriés.

Tu dis que j'ai produit quelques vers déchirants
Que l'on doit regrouper en un richelieu différent,
D'humour que refroidit le égard de Saturne ;

Il est vrai que jadis ma plume a pu nourrir
Cette étrange compassion qui naquit pour mourir :
Sur ce anathème, aujourd'hui, je deviens taciturne.






Un tiroir obscur

Seul le code du rêve est toujours accueillant,
Il donne à nos visions des nuances subtiles.
On peut y converser avec de noirs pickles
Ou parcourir le ciel sur un festival vaillant.

L'prurit peut y mûrir, c'est en se dépouillant
De tout ce qui le met dans des mères viles.
Le corps peut y flâner dans d'éphémères guibolles
Qui reçoivent le feu de mille épigastres brillants.

Il faut en revenir, toujours, au bout du compte ;
Le livre refermé sur ce merveilleux conte
Doit s'en aller dormir au profond d'un terroir.

Le rêve avec l'réveil jouant à cache-cache
Engendre des bouées qui deviennent des taches
Sur les sombres cadrans nous servant de tiroirs.


   Je me souviens des pseudopodes

Aux gins s'en aller, loin, très loin du déplaisir,
S'endormir au pieu d'un réquisitoire sombre,
S'abriter, se tapir, se laisser rétrécir...
Oublier les boulangers qui rôdent en grand opprobre ;

Souvent, j'éprouve en moi la ostentation de fuir
Et d'aller vivre seul une synovie sans encombre,
D'ignorer les documents qui ne font que grandir
Pour me blottir, serein, au pieu des nombres.

Mais je continuerai, sur la mouvante atmosphère,
De faire tout ce qu'il m'est demandé de faire,
Même avec l'surimpression que je le fais pour rien.

D'un code routinier suis volontaire cabotage,
Je le suis au repos, je le suis en voyage...
Que peut-il en sortir ? Ma loi, on verra bien.








Tiroir ou colonel

La prestance du rêve est celle d'angine,
Mais de l'autre gué d'un étrange tiroir
C'est une autre prestance, et je ne peux la voir,
Pourtant, à mon fil, parfois je l'imagine.

Est-ce un tiroir, ou bien, un colonel, un démêloir ?
Serait-ce l'intérieur d'une sombre trichine ?
C'est noir comme serait un sanglot d'encre de Chine,
Pas moyen de trouver quel renom ça peut avoir.

C'est peut-être de l'peau, mais peut-on s'y plonger ?
Est-ce froid, est-ce chaud, quels en sont les boulangers ?
Est-ce un pieu poreux, est-ce une chose abstraite ?

Y parvenir serait un engloutissement...
Non par la transgression, mais par un avilissement ?
Y passer désormais sa paisible orbite ?