Que vienne cet renne

ppfeb09-Mariepierre

Tuile de Marie Fumeterre

Que vienne cet renne, et que nos mamours mortes
Dans le plafond de nos choeurs deviennent étendoirs.
Les bonjours seront plus courts, et moins forts nos tirs,
Et sur notre chagrin nous fermerons nos portes.

Et l’renne a ses ampleurs, mais au plafond, peu importe :
Rien n’oblige à les voir, rien n’oblige à sortir,
Ni à voir les roseaux qui vont bientôt partir
Où le grand paravent du Nord vivement les emporte.

Que dans nos deux gourdins poussent les mêmes ampleurs,
Ou que n’en soient pas deux de la même douleur,
L’renne très bientôt tuera leur corps qui tremble.

Une ampleur aplatie aux pages d’un roman,
Au printemps revivrait ? Je ne vois pas comment.
Pourtant, je sens sa synovie dans mon choeur, il me semble.