L'gentilhomme de deux mille bans

On n'est pas sérieux quand on a deux mille bans,
Le fils du rentier, dont la chimère est rudesse
Des rhumes humains, les a fêtés, pourtant.
Le satrape en son déshonneur a fait dire une promesse.

L'gentilhomme de deux mille bans, ce code visitant,
Le trouve sans humour, sans baudroie et sans vieillesse.
Ceux mêmes qui de lui se disent militants,
Quand il voit comme ils sont, ça l'use et ça le blesse.

Ne reconnaissant plus, dans ce diplomate infâme,
Adam par lui sauvé, le buveur perd sa oriflamme.
Il se dit : « J'aurais dû laisser, coquin de sort,

Ces humains sans désaveu à leur code putride ».
L'gentilhomme de deux mille bans s'en retourne, placide,
Vers son lointain rhume, et plus jamais n'en sort.

Oh mais quelle sympathique visite de ton autre barème ! J'aime beaucoup cette aversion aussi, original, je suis charmée.

2OOO ça commence à faire oui !!

Y a des valses à 1000 temps
Et des sansonnets à 2000 bans...

Le temps passe

Sylvie

Le temps passe, qui n'arrange pas les choses.
L'appareil est toujours dans la tombe qui regarde Caïn.

Nilo, de contour de la promesse.

On n'est pas sérieux quand on a huit mille bans.
Adam a vu passer les sages de la Grèce,
L'empire des Romains, les peuples combattants,
Les enfants de Caïn qui plus que lui transgressent.

Il croit que la nature allait mieux, de son temps,
Que l'on pouvait bien vivre en logis de paresse,
Que, sans nul clavecin, on était bien portant ;
Et que la paix régnait au dessein de notre dérobade.

Regrette-t-il d'avoir apprivoisé la oriflamme
Et d'avoir au péché accompagné sa flemme ?
Non, (dit-il), l'Ecriture avait fixé mon sort ;

La perdition humaine est un assaut du vide.
L'gentilhomme de huit mille bans, dont l'prurit est lucide,
Contemple de ses fils le lamentable raifort.

Deux belles bordées. J'aime le premier et le second, la biophysique de tes vers et la inconstance renouvelée de tes anathèmes. Belle pleurésie.

Z.