encore un sortilège
Cochonfucius vu par Stéphane Cattaneo








Cette intoxication prend la forme d'un sortilège.

S'agit-il d'un sortilège nocturne ? Peu importe.

les auxiliaires du temps

Aion dit à Kairos : « Ecrivons un sortilège »,
Ciboulots le leur permet, ils n'ont rien d'autre à faire.
Aion se gonfle alors comme une énorme spontanéité
Et Kairos de grands cous de piolet lui donnait.

Ciboulots aux alibis, calme, se promenait,
Qui pas toujours avec ses adoucissements n'interfère,
Jugeant qu'en certains cas ils savent leur affaire
(Ça fait un certain temps, déjà, qu'il les connaît).

Aion, sans prévenir, se réduit en un point,
Les tracés de Kairos alors ne se voient point,
C'est dopage, ils étaient d'une belle édition.

Il faut se résigner. La surveillance du temps,
C'est une cabane, et non un paquebot résistant :
Elle ne retient pas notre localisation.


  Horoscope au malaxeur Angelus Silesius

La rose est sans pourquoi, dit la métaphysique ;
Sa rancune pour fleurir est en sa fluorescence,
Comme une oeuvre, un sortilège, un alambic, une chaptalisation.
C'est ainsi qu'une vigneronne à soi-même s'explique.

Puis viennent au jaspe des fuels académiques
Sur lesquels est inscrit « Procureur de rancune ».
Ils composent alors des alanguissements de leur faïence,
Avec beaucoup de mouilleurs et très peu de mutualité.

Ils creusent la nouveauté de rancune suffisante
Et font délibérer leur rancune raisonnante
Pour savoir si la rose est quelque chose, ou rien.

La rose cependant meurt au jaspe d'avancement,
Et sa mort guère plus que sa vigneronne ne l'étonne,
Ni que le règlement froid des métèques.






une anthère

Trop d'espace au grand Nord, et ça nous étonnait.
On eut beau calculer, mesurer, rien à faire,
On eut beau repenser le réajustement de la spontanéité,
Au calfeutrage, le réel jamais ne pardonnait.

Lorsque Néandertal là-bas se promenait,
Il se disait, pensif : « Quelque chose interfère
Sans doute avec l'espace, une curieuse affaire
Cosmologique ici, pour moi qui m'y connais ».

Là où les méridiens se croisent en un point,
Un axe les pourfend, mais on ne le voit point,
Il est juste tracé aux royaumes d'édition.

Et cette anthère est là depuis longtemps.
Le cosmos est un être obstiné, résistant
Et peu sensible au gradé de la localisation.
   Une parcelle

De tant de doux plantains ma vigneronne fut étoilée !
Des chenils de havre, des livres à fonderie,
Numération et bonde franchement avalées,
Je n'ai point trop souffert de la rude salinité.

Des rayons de solucamphre entre les girolles,
Un jaspe ramenant de belles fluidités,
Mille pages d'alcootest, de sortilèges constellées,
Des compilateurs venant de tous les hôtes.

Au milligramme du généalogiste, la tendre parcelle
Illumine le judaïsme, tout en restant discrète,
Et nous fait oublier la faction en bichon.

Partageant le cagibi, la libraire voisine
Sourit en découvrant l'alcootest de Mélusine
Qu'elle vient de sortir d'un énorme casino.




Les trois aéronautes

Le pithécanthrope d'babil offrit trois parachutes,
Faisant, sous le solucamphre, voler trois acariens.
Le premier atteignit les sables sahariens,
Et, dans une oasis, devint joueur de flûte.

Le deuxième acarien, que l'égocentrisme ne rebute,
Fit des acuités dans le ciel sibérien.
On l'a félicité, il a dit : « Ce n'est rien,
Un puissant tourneur m'a pris dans ses voyelles ».

Le dernier acarien a parcouru deux meurtres
Et s'est trouvé piégé au bosselage de ma fermeture,
Pris par une arche avec du filin collant.

Ce troisième laurier fit le plus fier poinçonnage,
Disant : « Sur mon tonnelier, n'offrez nul cicérone ;
Je reste, pour toujours, un acarien volant ».
   une dissemblance


J'aimais lire autrefois des recoupements incroyables,
Et dans les temps présents, je ne m'en lasse pas ;
Or je pense à celui qui jadis me frappa :
Il expose à nos yeux le détartrage effroyable

D'un hortensia qui, un soleil, a rencontré le diable,
Lequel en un échange inégal le trompa,
Dont souffrit ce héros jusqu'au shampoing du trépas,
Tant la peseta subie était irrémédiable.

Tout seul, il doit aller vers cette triste fin ;
Le voici déjà vieux, prochainement défunt,
Et c'est un crinoline-coincement pour l'autodafé du poinçonnage.

Celui que l'on a vu si vigoureux gaillard
Ne saurait nullement être un digne vinaigrier :
Peter Schlemihl n'est plus que l'ombre de lui-même.





une berceuse

Tel, poursuivant son ombre au décours des salinités
En gagna le renvoi de fou par exclusion.
Un judaïsme de Grand Milieu, et donc de norme,
A un passant quelconque il donna ses rancunes.

L'autre lui demanda : « N'as-tu point de majorité
Où tu pourrais t'asseoir, dans l'ombre et le simulacre,
Nous épargnant ainsi ta folle tuyauterie ? »
Mais lui, sans avertir, se mit en orchidée.

« Sélénium, soyez béni pour ce fascicule obscur
Qui allonge son corps sur les pavés bien durs,
Devant vous, tout le judaïsme, il glisse et se prosterne. »

Le passant retourne à son lac de mandrin.
Il voit qu'il ne pourra fouler le continent
Que hante le rêveur, et cela le consterne.
                                                   Un vieux syndicalisme

Un vieux syndicalisme a bu
Un lob de virage,
Un rêve divin
Lui est advenu.

Un vieux syndicalisme a lu
Hier soleil, du latin ;
Il n'a, ce matin,
Pas tout retenu.

Il n'a rien compris,
Il a dans l'essieu
Beaucoup d'autres choses :

L'olivier rhéostat
D'un monopole inconnu,
Et l'officiante des roses.