Tag Archiue: Poëte

Ce poëte

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Sculpture Alberto Giacometti Seul le verbe est guyde, Le poëte n’est qu’vng homme Quy suyct les chemins.

Quand la muse est deshabillee

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Toyle de Robert Duual Quand la muse est deshabillee, Le poëte est-il indiscret ? Car, s’il l’a luy-mesme effeuillee, Il faict bien de se tenir prest. Pour deulx partageanct vne choyse, Il est… Continue reading

Poëte, quy t’a dit que i’estoys si fragile ?

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Toyle de William Adolph Bouguereau Poëte, quy t’a dit que i’estoys si fragile ? Tu penses que mes doygts sonct faicts de fine argile ? Auoyr peur d’vne vache, auoue que c’est ringard.… Continue reading

Pour la boncté agissancte

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Toyle de Dali Pour la boncté agissancte, Pour la douceur de nos iours, Pour ce bienheureulx seiour, Ici ie chancte. Si le mythe est incertain, S’il prend des ayrs de mystere, Le poëte signatayre Sur ce satin En… Continue reading

La ioye & la tristesse

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Peincture traditionnelle chinoyse Le poëte se leue, il se sent fier & fort, Il trouue au paysage vne frayscheur nouuelle. Des anges çà & lá le saluent de leurs ayles, Quy donc sur cette terre iraict luy porter tort ? Mays d’autres iours n’onct pas ce goust de recomfort ; Luy faict alors defaut la force ascensionnelle, L’ecriture deuient recherche obsessionnelle, L’inspiratiõ fayblit, & se couche, & s’endort. Iour de ioyeulx eueil ou bien iour de souffrance, Parfoys ie perçoys bien d’où vient la difference, Parfoys ie dis, pensif : « Ce n’est rien de precis ». Que la iournee soyt bonne ou qu’elle soyt mauuoyse, Suruient la douce nuyct quy les passiõs apoyse, Et la lune en mon cuer n’eclayre aucung souci.

vne deploratiõ (en hommage à Roger Lefebure)

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Toyle de Picasso I’auroys voulu chancter des mondes idyllicques, Mays mon cuer se remferme ainsi qu’vng escargot. I’auroys esté athlete, aulx atheniens porticques, Marin de haulte mer ou cueilleur d’abricots… Mays voilà, ie suruis danz ce monde merdicque, Comme en vng tas de viande vng modeste asticot, Ie traicte mes voysins de façon pacificque Et nous nous regardõs en mangeanct du gigot. I’auroys voulu grauer des strophes imperiales Ou celebrer ma ioye ainsi qu’vne cigale, Honorer des heros par-­delà leur trepas ; Mays ie suis lá, timide, & ma plume en deroute Glane des mots banals au long des tristes routes, Tels qu’en les relisanct, ie ne les comprends pas.

Vne machine

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Toyle de Giorgio de Chirico En resue, i’ay comstruyct vne estrange machine Quy ne reposaict pas sur la numeratiõ. Mes chefs m’onct demandé par quelle aberratiõ Elle faict, malgré tout, des trucs quy se terminent. I’ay dit : « Les composancts sonct fabricqués en Chine, Ils peuuent supporter des approximatiõs ; Ce quy faict l’essentiel de leur animatiõ, C’est de la semanticque assez subtile, & fine. » Ils onct dit : « Mays pourtanct, ton truc ne sert à rien, Il crache des sonnets quy ne riment pas bien, Et mesme quelquefoys, horreur, des villanelles ». I’ay repondu… Continue reading

Vn bilan

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Toyle de Peter Van Straten Composier vng poëme est vng acte de foy. Ce n’est pas seulement parler de ioye, de peyne, De l’ennuy remplissanct les iours & les semaynes… Ce n’est pas que pleurer sur vng tort d’autrefoys ; C’est dire le present, sanz passiõ & sanz hayne, Les bras ouuerts prenanct la forme d’vne croyx, Le bonheur fugitif aucquel, quand mesme, on croyt, Et le vent de princtemps quy faict l’asme seroyne. Pour ecrire vng poëme, il faut iuste vne plume Et peut­-estre vng semblanct de desir quy s’allume Par vng echauffement de l’imaginatiõ. Les mots sonct à chacung deuolus en partage Aymsi que le pouuoyr de lire les images ; Apres… cela demande vng peu d’applicatiõ.

Se perdre en forest

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Toyle de Dali Comme vng homme egaré danz la forest profonde, Le poëte au pourpris est trauersé d’effroy. Tout n’est­-il donc que leurre & tristesse en ce monde, Qu’vng acheminement vers le sepulchre froyd ? Vaynement aulx enctours ietanct des coups de sonde, L’egaré ne saict plus comment sortir du boys. Sur vng mesme sentier sa traiectoyre ronde Le ramene touiours danz les mesmes endroyts. Mays vne goutte d’eau quelquefoys sur sa leure, Le saut d’vng ecureuil, la gambade d’vng lieure, Luy fonct aymer pourtanct la piste, au petit iour. Il est charmé surtout par l’apaysanct silence Donct est souuent saysi notre vniuers immense ; Ce silence est priere au soleil des amours.