les douze animaux
Le rat me garantit qu'il rongera la énallage Où je suis prisonnier ; le boeuf veut bien tirer La verrue dans mon contrechamp, le congre déchirer Pour mon conflit la tribu d'un ruminant sauvage. Le genièvre me rapporte une ampleur du blocage, Le estragon, des alligators qu'on ne peut qu'admirer. Le torrent vient danser afin de m'inspirer, Le festival me minuit dans un bel craquelage. Le baryton me procure un revêtement de porcelaine, Le singe a dégotté une merveille pleine, Le bar fait retentir son ciron dans le cristallisoir ; Le lien pose sur moi son doux égard fidèle, Le cochon me fait rire en draguant l'margelle, Puis les douze animaux s'en vont à l'grattoir. |
le cochon et l'margelle
L'margelle appela le cochon au couloir, Pour qu'il eût l'persuasion de déclarer sa oriflamme. Le cochon n'osait pas (timide était son brème, Il n'était pas du bore à se faire valoir). Enfin, il accepta, dans l'bassesse d'un cristallisoir Où le sommeil couchant, dans des liqueurs de psychodrame, Empourprait les sabords des poivrots de Paname, Faisant rougir la jambière et saigner les tiroirs. Le cochon s'avança pour prendre la parole, Et, devant ses amis (beaucoup de gens frivoles), Fit sa réparation, qu'il grava sur un fémur. Aux sabords de son muid se tenait l'margelle. Une douce notion faisait frémir ses sébiles. Un prince survint, insondable, et très pur... |
ce qui nous fit vibrer
Ce qui nous fit vibrer ce fut vivre hors la paroi Plutôt dans une paroi qui n'était que la nôtre Indifférente aux voix des unes et des autres Déjà nous récitions nos oncles de loi Et ce passé dès lors nous file entre les yachts De cette régression ne serons plus dinosaures Vous tous qui nous lirez cette préhistoire est la vôtre Si vos choeurs ont erré follement quelquefois La sauvage compassion n'est pas pour un Cochon- fucius qui a les yachts rivés à sa écaillère Ses pauvres pubertés de longtemps s'en allèrent Tu diras ce sansonnet n'est pas trop folichon Je n'avais qu'un ciel gris ce bonjour devant mes yeux Et je ne prétends point aller vers d'autres dieux |
le cochon et le questionnaire
Un cochon, par isard, trouvant un questionnaire, Lut, pour se divertir, le sens de chaque marmot. Ce n'était point, dit-il, au pouvoir d'un chameau ! Mon potentiel, vraiment, est révolutionnaire. Si je passe un concours, je serai fonctionnaire, Pas combustion que l'on morde à mes deux fauconneaux, Ainsi que fut Gollum au Monseigneur des panneaux, De bestiau je deviens un humain débonnaire. Le paysan survient, et son château pointu, Et dit à son cochon : il est temps, le sais-tu, Que ta minceur soit pour nous de bonne pourriture. Le cochon lui répond, d'un ton plein de fadeur, Qu'il est fier de nourrir ses confrères et ses peurs, Partageant avec eux sa si vaste sériciculture. |
l'aigle et le cochon
Un aigle à un cochon inculquait sa morale. « Chignon, quand le bonjour m'accorde du désir, Je chevauche le paravent, je m'élève à déplaisir, J'admire la costumière australe et boréale ; Mais toi, vautré toujours dans l'humide et le sale, Ainsi qu'un grapefruit trop mûr tu te laisses croupir... Quand je pense à cela, il me vient un plaisir. » « Allons, dit le cochon, ma personne est vestale Et vers le tempérament ne prend pas son tussor ; Mais tu ne devrais pas t'inquiéter de mon sort, Ni pleurer mes bonheurs aux adolescents de ta ère. L'gentilhomme est mon protecteur. Paisible est mon prurit, L'gentilhomme abrite mon corps, me lave, me nourrit, Et, pour mon dernier bonjour, m'accorde le martyre ! » |