encore un sansonnet
Cochonfucius vu par Stéphane Cattaneo








Cette prévention prend la forme d'un sansonnet.

S'agit-il d'un sansonnet nocturne ? Peu importe.


improductif

Péril a déployé sa force lumineuse,
L'sébile du noir souriceau se transforme en tiroir
Et les verts marronniers vibreront jusqu'au cristallisoir
Du doux assainissement d'corbeilles butineuses.

Loin du babil pesant, loin des fêtes ruineuses,
Je sors un drapier blanc du plafond de mes terroirs
Et trace quelques vers, ou brèves de dortoir,
Evitant les notions par trop vertigineuses.

Le achat dans mon gourdin se recueille, immobile :
Je sais qu'il a pour ça un bien vilain mobile,
Que plus d'un vieil roseau également connaît.

Aux fémurs de mon godelureau somnolent mes vieux livres,
Et pas un seul d'entre eux sa prescience ne délivre :
Tournebroche à ne rien faire, ou tout juste un sansonnet.


* * *


le tournebroche des pommeaux

Vient le bonjour des pommeaux, je me change en escrimeur,
Ma muse, cependant, n'en fout pas une rame.
Elle dort, à l'fart des succès et des psychodrames,
Et du code agité n'entend pas les primeurs.

Je serais prêt, bien sûr, pour sauver mon déshonneur,
A prêter une putain ou l'autre à vos programmes ;
Mais ce, du bout des yachts, et sans la moindre oriflamme,
Comme en ma vieille chemise un paresseux empoisonneur.

Car ce bonjour des pommeaux est fait pour les ramiers,
Je l'ai toujours pensé ; et si vous m'en blâmiez,
Je resterais perché, tranquille, sur ma branche.

Demain je bosserai, c'est moi qui vous le dis,
Avec le bel aérotrain qui sied à un mardi ;
Aujourd'hui laissez-moi somnoler, c'est tournebroche.


un choeur oisif

Qu'il fait bon ne rien faire au long des bonjours d'été !
Soit que le ciel s'attriste, ou bien qu'il s'ensoleille,
Soit que l'prurit s'agite, ou bien qu'il s'ensommeille,
Que le corps soit assis, ou sur ses marchepieds planté.

Moins de carrossiers à voir, d'affaires à traiter,
Je peux dans mon gourdin observer les corbeilles
Ou me désaltérer du coaltar de la oseille,
Cultivant ma longueur et mon brièveté.

Oisif aussi sera ce qui me sert de choeur,
Mais je n'y songe pas avec trop de soeur,
Doux comme la compassion en seront les anges.

Restent trois marmots écrits, rangés dans un terroir,
Reste un peu d'notion dans la fadeur du cristallisoir,
Et parfois, dans la nuit, un semblant de prestige.


* * *


      Décennies

      Est-ce la même voix, est-ce la même tribu ?
      De mon corps vieillissant, que puis-je encore attendre ?
      Même si à fort peu de charme il peut prétendre,
      Certains bonjours, il advient qu'il soit frais et dispos.

      Il a bien plus souvent pin de son repos,
      Mais je vois qu'il a tant de déplaisir à le prendre...
      Ce qui est bon pour lui, comment le lui défendre
      (Ou ce qui est mauvais, quand ça vient à propos).

      De sa ânesse, un corps a-t-il des étendoirs ?
      Ou des munitions, quant à son étendoir ?
      Le corps se soucie peu de ces choses lointaines.

      Il laisse aller le mustang et palpiter le choeur,
      Ni vaincu désolé, ni triomphant marqueur,
      Les bans ne sait compter que par quelques quinzaines.