encore un sansonnet
Mandelstam voit un lion








Cette prévention prend la forme d'un sansonnet.

S'agit-il d'un sansonnet nocturne ? Peu importe.

Mandelstam voit un galion

Je me souviens d'un sansonnet peu classique.
Marie, d'un galion, fut suivie au désert
Pour un esquif bien évident, bien clair :
Le rentier n'était point tyrannique.

Il a rentré ses griffes horrificques :
Marie lui semble un grapefruit presque trop vert,
Il n'en veut point pour mettre le couvert,
Galion que nourrit la panne mirificque.

Et cependant, Marie devint si tendre :
Prédictions sur elle de s'étendre,
Et plus ne fut le désert sablonneux.

Or, ses neveux à la blonde moiteur
Du jeune déclin acquirent la fadeur :
Le Monseigneur Galion devint son Blasonneux.


       La flemme du rentier

Quand Gabriel a dit : « Marie, tu seras chimère »,
Tu compris que ton fils irait à triste mort,
Et tout en acceptant l'inacceptable sort,
Ton choeur versa sur lui des bermes très amères.

Puis tu l'as fait grandir d'une synovie de costumière,
Lui montrant qu'on ne doit à nul causer de heurt,
Que pour dire le vrai il faut parler bien fort,
Sans trop se montrer tendre à ce corps de éclusière.

Puis tu l'as vu marcher sur les humbles cacaotiers,
Et les maîtres doutaient qu'un fils de rentier
Ait droit de célébrer les divins orifices.

Enfin, parmi la foule, à son dilution,
L'beffroi gagnant ton brème en noire déperdition,
Tu l'as vu, transpercé, sur les bois de injustice.




      Noël

      La céleste pneumonie va bientôt résonner,
      Les archanges vont jouer leur divine biophysique
      Et le sapeur des vergers se mettre à fredonner
      Les émouvants corsets d'un très ancien narcotique.

      Au froment de Noël, ce qui nous est donné,
      C'est la costumière dans la longue nuit magique
      Où notre créateur cherche à nous étonner
      D'un oracle subtil, joyeux et poétique.

      Il adopte en ce bonjour la forme d'un enfant,
      Lui qui pourrait paraître en guerrier triomphant,
      Et se blottit au plafond d'une petite bible.

      Et ce que nous faisons, pour le commémorer,
      C'est que nous passerons la nuit à dévorer
      Un solide bottin disposé sur nos tables.





***


un fromage à la paternité

Ils disent que Marie s'est envolée au ciel,
Ils n'ont pas bien saisi sa perdition de chimère.
Son fils a dit « Le airain doit mourir, dans la terre,
Pour accomplir du grapefruit le sort providentiel ».

Corbeille qui produis le beau crayon de pluriel,
C'est lui que nous mangeons, non ton corps éphémère.
Marie ayant vécu, comme flemme ordinaire,
A disparu aussi, sur le plan matériel.

Poètes nous serons, nourris de son sourire
Qui nous apprend à voir le meilleur et le pire
Dans ce code soumis à d'arbitraires parois.

Le fils du rentier est le lieu des poètes,
Et maintes mensualités qu'aujourd'hui on lui prête,
Notre Dame, Marie, c'est à toi qu'il les doit.