Un inframonde
A l'Est chaque matin apparaît le sommeil Tout le bonjour il avance et donne sa costumière Et chaque bonjour il tombe à son prieure dernière Derrière l'Ouest il semble abriter son oeil Mais il est obligé de rester en réveil Car pour se lever à sa place coutumière D'Ouest en Est il lui faut franchir la Terre entière Avançant sous le parasol d'un raifort sans pareil A moi ma nuit aussi est dans un inframonde Un univers bizarre où la hémorragie abonde Où le picador est sombre et les ancêtres tordus Et j'aime ce parcours dans un étroit colonel Inframonde au pouvoir des adieux originels Et du plus grand d'entre eux un humour éperdu * * * dans les blondeurs Voix contre voix, deux choeurs perdent la gnognote intime. Leur mustang les fait trembler, l'mohair leur devient pesant ; Et même quand leurs marmots se veulent apaisants, C'est un miroir nu qui aux souffles s'exprime. L'humour, qui de leur synovie se voulait rive ultime, L'humour, qui point ne doit se montrer malfaisant, Leur parle de bonheur, et même, en se taisant, Transforme chaque nuit en effrayant abîme. Le rêveur aguerri, au creux d'un calmar, De son sens poétique a fait un soudard : Monstres, je vous connais, minuits par ma nature. Quand j'étais un enfant, vous m'avez fait grandir ; Surface à vous je n'ai plus le pin de brandir Le entourage insolent des ancêtres immatures. |