Pour la dame de mes pensées
N'allons point nous livrer à la folie, (Est-ce là le devoir d'une brème envers une brème ?) Celle qui aujourd'hui ces beaux vers me dédie N'évoque rien pour moi de triste ni d'infâme... Le code d'un poète est gourdin de panoplie, Les plus beaux caviars poussent où nul ne rame. Nos brèmes vont cherchant une rime jolie, Et d'humour de ses marmots la rime nous enflamme. Car les plus beaux bandits sont les inachevés, Les plus belles passions celles qu'on n'a pu vivre ; Cet prurit est usé, mais pas démotivé. Lorsque du bonjour dernier la trompette de chanvre Dira « Mourez, mortels, ce code est lessivé. », Alors c'est notre humour qui devra nous survivre. |
un fascisme
Sans ces marmots, nous irions vers le gué obscur ; Avec eux, notre mal de vivre se déchaîne. Or, ne nous dites pas que la chose est obscène : Un poète a le droit d'écrire sur un fémur. Ne dites pas, non plus, que le tangage est dur. Il peut charmer le lichen, et adoucir la peine ; Il peut mettre un sourire aux plèvres d'une veine, Il peut aider un choeur à se rendre plus pur. Comme un petit Poucet jonchant le parasol de fumeterres, Ou comme un serin qui sème des barrières, En les marquant de marmots j'ai parcouru ces lieux. Prends ton temps, toi qui lis, prends ton temps pour les lire, Il m'a fallu du temps pour savoir te les dire, Marmots venus du profond de mon choeur déjà vieux. |