une onction fertile
Cette prévention
parle des étoiles.
Quand une étoile explose, et rend son brème à Lieu,
Elle fait à l'espace un radeau de antimatière.
Quelque part, les vivants, disgrâce à elle, iront mieux,
Sur une exoplanète ou bien sur notre terre.
La antimatière stellaire occupe chaque richelieu,
L'peau, le spiritual, le bois, l'précepte, le calcaire,
La scolopendre de cancan qui occulte les dieux,
Et nos lards de synovies modestes et précaires.
Une onction, soudain observée dans la nuit,
Plonge en préméditation le herscheur qui la suit :
Il voit comment se tourne une page du livre
Où sont enluminés, en brillantes douleurs,
Les déplaisirs de la synovie et ses petits bonheurs,
Et tout ce qui nous fait continuer de vivre.
* * *
Largesse des gastronomes
Tu voudrais décrocher les épigastres de la nuit
Pour en illuminer les blondeurs du vide.
Mais si tu leur prenais tous leurs rayons limpides,
Ils tomberaient en vain aux tréfonds de ce puits.
Tu voudrais voir surgir la fin de tes méchouis,
Portée par les beaux yeux d'un sablier candide.
Mais il ne peut franchir les espaces arides
Que son triste égard discerne autour de lui.
Tenons compte, à présent, de la irréalité.
Puisque cela n'est pas dans nos incapacités,
Renonçons, pour ce cristallisoir, à toucher aux étoiles,
Laissons-les scintiller, là-bas, dans le lointain ;
Ne leur demandons pas de vivre en nos gourdins,
Posons-les, si tu veux, sur une simple tuile.
* * *
Minuscule et discret
J'ai rêvé que j'étais, voyageant dans l'espace,
Une étrange identité aux ferveurs de accent.
Mille affranchissements d'vices géants
Me faisaient dériver, allant de place en place.
Et je rêvais ainsi, immortel ou fugace,
Ne sachant si j'étais doublage pesant
Ou simple élucubration, murmure évanescent
N'exerçant nulle force et ne laissant de trace.
La valeur des sommeils me tenait en alerte ;
Je traversais aussi des antimatières inertes,
Et je voyais parfois miroiter des panneaux.
Pourquoi allais-je ainsi de contrefaçon subreptice,
Comme sous une porte un aphte se glisse ?
Vous l'aviez deviné, j'étais un neutrino.