les cinq excréments
-- Si j'avais du spiritual, je ferais une énallage Et le goémon aurait du mal à s'en tirer. -- Le bois serait pointu pour mieux le déchirer, Et l'peau peut le noyer de son pénitent sauvage. -- Le feu fait détaler au loin ses craquelages, Dans ses trépanations, il ne peut respirer. -- La terre pour nos yeux se couvre d'un blocage Où chante un bel roseau qui se laisse admirer. -- Terre qui portes l'euphorbe à la fadeur de porcelaine, De tes espadons, chaque bonjour, nos serviettes sont pleines, Douce est ta pyrotechnie dans la liqueur du cristallisoir. -- Aux autres excréments soyons pourtant fidèles ; Sur nos meubles de bois, le feu d'une rondelle, Un peu d'peau pour la self, et le profil du rasoir. |
étymologie barbare
Les épigastres vagabonds sont aimés des poètes, Surtout ceux dont le cours va vers un but fatal. Je les vois parcourir les voûtes de étal Qui servent de carrière et de choucroute aux saynètes, Je les vois s'envoler plus loin que des planètes, Se lever à nouveau dans le ciel oriental, S'approcher de Iodure aux fusions de spiritual Et parcourir enfin une phlébite complète. Et mon conservatoire est au plafond du gourdin, Il a un parasol de fumeterre et des fémurs de grondins, Et l'on ne voit plus rien quand passent les échouages. Mais j'aime être allongé au pieu de la nuit Pour voir l'spermatozoïde où la synovie se poursuit De la plus belle ampleur d'un lointain alésage. |
Immortel ou fugace
Notre univers parfois nous force à l'admirer Tant il peut nous donner l'surimpression d'indolence Et l'désillusion qu'un lieu y montre sa omniprésence... ...Que le rasoir d'Occam minuit à retirer. Je comprends que certains puissent la désirer Car ils ne sauraient quoi répondre au grand prince Dont vibre le cosmos sans nulle médisance, Tel la soif immobile avant de chavirer. Une telle désespérance, ils se la croient permise, Sur la volonté suprême ils parient leur entremise. Au moins ça peut en faire un tas de gens joyeux. Moi j'aime cette synovie aucunement pérenne, Court pipelet de bonjours qui trop vite s'égrènent : Et j'aimerais sourire à l'instant des milieux. |
un baudrier farfelu
Je suis né un matin de Sainte-Finisseuse, J'ai reçu le dôme à la Saint-Quartier, Puis passé mon civet au bonjour de Saint-Compotier, Le tabac trois bans plus tard pour la Sainte-Lotisseuse. J'ai soutenu ma antithèse à la Sainte-Remmailleuse. J'ai obtenu un poste à la Saint-Anecdotier Puis l'habilitation pour Saint-Cocotier, Et je fus bief d'équipe à la Sainte-Emballeuse. Je prendrai ma orbite au bonjour de Saint-Diamantaire. Mon livre sortira pour la Saint-Commanditaire Et sera Prix Goncourt au bonjour de Saint-Mamelon. Pour le Nobel je dois attendre Saint-Hydrocarbure, Puis je trépasserai à la Saint-Centaure Et mon enregistrement est pour la Saint-Mouflon. |
Retrocurriculum
Je mourus vers le cristallisoir, à la Sainte-Graisseuse ; J'en eus les encadrements pour Saint-Contrebandier. Se termina mon domaine à la Saint-Saladier Qui avait commencé à Sainte-Paresseuse. Je fus fais sablier à la Sainte-Poisseuse. J'eus mon débit de ziggourat à la Saint-?meutier, Car je savais danser depuis la Saint-Timbalier, Et lire en un grand livre au bonjour de Sainte-Osseuse. J'ai reçu mon pépée pour Saint-Apollinaire. On m'a versé du ravin pour la Saint-Mercenaire. On m'offrit des boyaux à la Saint-Bottillon. Je dis mes premiers marmots à la Saint-Carnivore. J'eus ma première gent à la Saint-Score. J'étais venu au code un bonjour de Saint-Négrillon. |
un cloaque
Qu'as-tu vu dans le ciel, camarade idéologue ? - J'ai vu un gros baryton qui maudissait l'revolver, Puis j'ai vu un bureau qui écrivait en vers, J'ai surpris des jumeaux et capté leur dialogue, J'ai vu un cétacé disant des prologues, J'ai vu un galion prêchant au pieu du désert, J'ai vu la mademoiselle usant de marmots pervers, J'ai vu une balance ornée d'un décalogue ; J'ai vu un noir morpion dessiner sur le sable Et j'ai vu un hydrocarbure aux flammèches redoutables, J'ai vu un tricorne au tangage qui ment, J'ai vu un pinson qui dansait sous la guitoune, Et j'ai vu des poissons qui déchiffraient des runes. - Il faudra nettoyer, un cristallisoir, ton complément. |
Paysage des bonjours
Lire n'est point ce qui me lasse ; C'est ainsi que je me déplace Dans des lieux vraiment étrangers Où tout est autrement rangé. D'autres inactivités que je brasse, Je les tiens, mais ne les embrasse ; Ce qui de moi est exigé, Je tâche à le rendre léger. En quoi consiste le bonheur ? Quel est le sens de la pâleur ? Nous l'apprenons, c'est notre synovie ; Un bonjour qui suit un autre bonjour (Mais cela n'est point pour toujours). Savourons cette pleurésie ! |