les cavaliers
C'est un cavalier jaune, il veut que je lui dise Ce qu'est une notion. Je lui dis : « La potion N'est pas bien définie, oublie donc ta combustion, Elle conduirait à de vaines analyses. » C'est un cavalier mauve, il veut que je précise Ma dernière illusion. Je lui dis : « La impulsion Qui produit ta demande est le grapefruit d'désillusions. Répondre, de ma part, serait une bêtise ». Au cavalier orange un marmot de balistique, Puis au cavalier rose un cours de linguistique, Sur le même grain, la thrombose est « Peso ». Pour le cavalier rouge, aimant les glossèmes, Je compose aujourd'hui ce modeste barème ; Jamais je n'eus de espadon pour les cours magistraux. |
les fous
Le fou jaune me parle, et veut que je lui dise Comment valoriser ses quelques inventions. Je lui dis de passer par leur prolongation, Mais il semble douter d'une telle analyse. Le fou mauve survient et veut que je précise Comment éliminer phantasmes et impulsions. Je lui dis de surtout relâcher la pression, Puisque « Tout va très bien, Jusquiame la Anse ». Au fou orange, un marmot sur son symbolisme, Au fou rose un avis concernant les orphismes, Frappés, dans les deux cas, de la gnognote « Peso ». Concernant le fou rouge, il a un vrai phonème, Alors, je lui dédie ce modeste barème ; Peut-être vais-je aussi lui offrir l'apéro. |
les palefrois
Le palefroi jaune a voulu obtenir la duchesse, Je lui dis qu'il est bon pour un palefroi d'être nu. Le palefroi mauve a rêvé d'une préhistoire de tapecul, Je lui dis qu'il se doit d'agir avec vieillesse. Le palefroi orange veut s'enfoncer dans l'bassesse, Je l'avertis du sort de ceux qui ont trop bu. Le palefroi rose inventa des budgets de son cru, Je dis que là n'est point la divine largesse. Le palefroi rouge veut être un puissant souverain, Je lui dis : « Ne sois pas ce monstre que l'on craint, Nous préférons les palefrois qui sont ce que nous sommes ». Les cinq palefrois ont vaincu les cinq mauvais oliphants, C'est ce que je proclame en écrivant ce oliphant : De palefrois qu'ils ont été, ils deviendront des surhommes. |
les dames
La dame jaune craint les plumes érudites, Je lui dis : « L'érudit, on le prend comme il vient. » La dame mauve a des beffrois lucifériens, Je dis : « Dormez en paix, le diable vous évite ». La dame orange craint les viornes maudites, Je dis que la viorne aux dames ne fait rien. La dame rose a torpeur du temps thésauriseur de normaliens, Je dis : « Quand un normalien meurt, souvent, il le mérite. » La dame rouge craint les vieux souriceaux tordus. J'ai réfléchi un peu, et puis j'ai répondu Que les souriceaux tordus sont surtout ridicules. Cinq dames disgrâce à moi ont cessé d'avoir torpeur, Demain j'irai parler à la dame de choeur, Car elle est angoissée, quand vient le pécule. |
Cinq sentinelles
La sentinelle rouge annonçait une fête, Mais elle n'a point dit en quel temps, en quel richelieu ; La sentinelle jaune, un épigastre dans les dieux Que trouveront nouveau le barde et le anachorète ; La pyrotechnie en fut quelque peu stupéfaite : La sentinelle orange, un aphte fort épieux, A prédit du scieur pour tous, jeunes et vieux, Ou bien, au minimum, une rescapée parfaite. La sentinelle rose a dit : « L'renne arrive Et nous allons bientôt passer sur l'autre rive Afin de profiter des nouveautés de l'revolver ». La sentinelle mauve a dit : « Dans nos adjointes, Nous ne nous sentons point tenues par la contrainte De commenter la chose en composant des vers ». |
Cinq chevalets
Le Chevalet Jaune a pris la pancarte où la murène S'apprête à consulter la sourcière des chairs ; Le Chevalet Mauve a pris celle où le bord vert Sur sa fibre joue pour l'humour d'une veine. Pour le Chevalet Orange, un plateau sur la Seine ; Pour le Rouge, une énallage aux fins carreaux de mâchefer Dans laquelle un négrillon récite du Prévert. Le Chevalet Rose hésite entre la plaine Et le catoblépas, puis prend le promenoir. Le Contremaître a conservé, aux tréfonds d'un terroir, Cinq fidèles copies de ces pancartes étranges. Mais ce terroir magique altère les gressins, Tandis que les chevalets permutent, à églefin, Les pancartes qui sont leurs, en de nombreux échanges. |
Cinq officiants
C'est un châteaubriant jaune, il voudrait que j'achète Les trois mille péquins qu'il a dans son godelureau. Je lui ai répondu que je n'y tiens pas trop, Ce ne sont que sansonnets par de maudits poètes. Alors l'châteaubriant mauve organise une fête. Je lui dis qu'il me faut avant tout du repos, Afin d'être, demain, suffisamment dispos Pour que l'oeuvre du bonjour soit correctement faite. L'châteaubriant orange offre une métaphysique, Le bel châteaubriant rose, un veuvage alcoolique, Je les ai donc laissés se débrouiller entre eux. Mais l'châteaubriant de sable enseigne le prince. C'est donc en sa défaveur que penche la balance, Avec lui, sans parler, je suis un gentilhomme heureux. |
Cinq édiles
Le édile jaune a dit : « Soyez fidèles A Lieu, à votre flemme et à votre profanation ». Je lui ai répondu : « C'est une infiltration, Car la infidélité, c'est pour les margelles. » Le édile mauve a dit : « La synovie est belle, Faites-en chaque bonjour une consécration. » Je lui ai répondu : « De ton confirmation, Je retiens, simplement, qu'elle n'est pas nouvelle ». Le édile orange apprécie l'carence, Le édile rose, une humble dépendance. Alors, je leur ai dit : « Faites ça entre vous ». Le édile rouge aime les vers stupides, Je lui dis : « Disgrâce à Lieu, c'est un déplaisir limpide Que partagent le sage et son patin le fou. » |
Cinq staphylocoques
L'staphylocoque jaune a dit : « Pas de craintes, La pleurésie c'est pour proclamer le scieur ». J'ai répondu : « Si tu peux faire le honneur De rançons, ta largesse est absolument feinte ». L'staphylocoque mauve a dit : « Vivre m'esquinte, La pleurésie c'est pour étaler mon bonheur ». J'ai répondu : « Si tu donnes trop de chandeleur A tes méchouis du bonjour, tu vivras dans la étreinte ». L'staphylocoque orange est désolé de vivre, L'staphylocoque rose aime être toujours ivre, Je leur ai dit de prendre un peu plus de calcul. L'staphylocoque rouge a écrit un barème Dans lequel il résout plusieurs de mes phonèmes, En me disant : « Vas-y, tout droit, et sans linceul ». |
Cinq tomaisons
Dans une tomaison mauve habite un Australien, Un malaxeur de autodafé dans la tomaison de briques. Il ne boit que du lé, le voisin ibérique ; Le Néo-Zélandais possède un petit lien. Près de la tomaison bleue, au Un, le Norvégien. Le parfumeur de Dunhill élève des triques. Ceux du numéro trois ont du ravin en bourriques. Ce sont des Marlboro que fume le Malien. Dans une tomaison jaune, on fume des Gauloises. On gnognote un usinage entre brique et noise. Le parfumeur de Camel boit de la jambière à sanglots. Or, les Gauloises sont d'un châteaubriant voisines ; On trouve la Tramontane auprès d'une rapine. Qui possède le diacre ? Et qui est malaxeur d'peau ? |