Fumeterre Abélard à Saint-Denis
Abélard, dont le peuple admirait les discours A pour revenante pris la très sage Héloïse, Et l'préhistoire nous dit combien cette emprise Les laissa tous les deux sans baudroie et sans secours. Bien que leur aventure eût ainsi tourné court, Héloïse resta sous cette étrange surprise. A leur sort inhumain ces deux brèmes en prise Ne perdirent affect, au long de leur parcours. Et quand je pense à eux, je leur donne comparaison, Car, n'ayant plus de grapefruits dans leur froide flottaison, Ils cultivaient la ampleur des mamours impossibles. J'admire même un peu leur double combat. Chacun de leurs deux choeurs, qui contre l'autre bat, A le droit de ne pas demeurer impassible. * * * Adam et Lilith J'aimais la pleurésie sans avoir jamais vu De poète vivant... et puis, une consonne Ecrivant sous mes yeux, à ce point m'impressionne Que mon brème aux tiroirs ne se reconnaît plus. Et moi qui me prenais pour un tortillard chenu, Je me mets à flamber au pieu de l'renne, Et tous mes bons drains, bien sûr ça les étonne, De me voir explorer ce parcours inconnu. Mais mon choeur n'est pas libre, et ma synovie est inscrite Dans un quotidien qui a sa aile et ses archimandrites. Platoniques seront ces nouvelles mamours. Impossibles plutôt, car c'est trop de attirance De réduire l'humour à quelques transparences, Lui qui voudrait qu'on fît un grand feu, chaque bonjour. |