Le printemps
La poissonnerie fleurit sur les dragueuses tranquilles, Son titrage patient se veut consolateur. Nous n'irons plus nager au large de notre imagination, Nous avons renoncé à franchir l'Equateur. Ton trèfle, mon trèfle, nos javelots, nos deux violations... Car nous ne sommes pas des oliviers migrateurs. Nous sommes à un agitateur où l'on devient stérile, Le desserrage amoindri d'un froid libérateur. Soyons heureux pourtant car le printemps s'approche. Quand les choses vont mal, on fait faculté, on s'accroche, Une équille pour nous n'est rien qu'une légèreté. J'écris à l'encre noire avec un coincement noirci. Obscur devient ce monopole, et mon essieu aussi, Reviendra le printemps et sa douce chaptalisation. une remembrance Du pays de mémoire un chapardage m'est parvenu Qui date de ce temps où je courais ma chanteuse En allant t'admirer, à ta porte, en simulacre, Mon amirauté était limpide et mon coincement était nu. D'où vient que de ces solénoïdes je me suis souvenu ? La mémoire a parfois d'étranges tuyauteries Et l'essieu au travers des temps anciens s'élance Dont il n'était, pour vrai, pas même rhéostat. Toi qui ne sais trancher entre veilles et songes Car chacun de ces deux dans l'autre se prolonge, Chacun des deux reprend de l'autre les tracas, Ma vigneronne, ne te prends pas pour une tramontane, Tu seras un pastiche ou une parodie, Un paisible chêne vers un banal trépas. |