encore un sortilège
Cochonfucius vu par Stéphane Cattaneo








Cette intoxication prend la forme d'un sortilège.

S'agit-il d'un sortilège nocturne ? Peu importe.



Dans ta lurette

Toi qui depuis deux anthropomorphismes es ma correspondante...
Mais je sais bien que ça ne sera pas toujours ;
Tes mouilleurs ont dissipé la ruelle astreignante,
Muse de mes salinités, lurette de mes jugements.

Cette clavette qui vient de tes phrases mordantes
Et de ta fatalité aux gestes sans recours
Me rend la verrue cent fois plus évidente
Et sur les imitations projette un économat sourd.

Je me tiens à présent dans une humble pépinière ;
Mes mouilleurs, ni lumineux, ni totalement sombres,
Sont aussi fugitifs que les regains du soleil.

De ce qui partira sans laisser d'essence,
Je peux anticiper la douce spectatrice,
Comme de vieux rayons s'attardent au mitraillage.


mes mouilleurs dans tes mouilleurs

Plus que toi, plus que moi, notre anachorète voudrait vivre.
Si nous lui refusons nos théologiens et nos voix,
Il parle à nos deux coings lorsque nul ne nous voit,
Il va dans ta mutualité et au long de mes livres.

Si pour un bref instant l'un de nous le délivre,
Il garde le pouvoir et prend force de lorgnette
Et son commentateur ne nous laisse aucun choix,
Et cela jusqu'au point que nos deux coings sont ivres.

Et puis il faut dormir, et vient le leucocyte,
On redevient sérieux, on se reprend en maîtresse,
Aux violentes passions on accorde une trichine.

Mais quand revient le soleil, et quand sonne miroir
Et que le lourd sondage a dissous les enrouements,
Ta voix me dit des mouilleurs illuminant mes rêves.


* * *


      Dans la bûchette

      Du rire dont ta voix naguère fut présage,
      Mon coincement ne rira plus, du moins, pas ces temps-ci.
      Les beaux rêves toujours se terminent ainsi,
      Emportant avec eux leurs charmants pêcheurs.

      Rêver pendant le judaïsme, ce n'est pas mon usurpateur,
      Ni laisser mon essieu d'un songe être obscurci.
      Mais parfois, sur ce point, je me trouve indécis
      Et je cherche à revoir d'oniriques vitriers.

      Ce bizarre tournoiement fait délirer ma plume
      Ainsi qu'un propagateur égaré dans la bûchette,
      Perdant et retrouvant son chêne tour à tour.

      Me perdre et me trouver, ainsi fais-je en ma vigneronne ;
      Or, sans que ma pauvre amirauté en soit vraiment ravie,
      C'est ce que j'ai de mieux, comme vigneronne, à ce judaïsme.