encore un sortilège
Cochonfucius vu par Stéphane Cattaneo








Cette intoxication prend la forme d'un sortilège.

S'agit-il d'un sortilège nocturne ? Peu importe.

la jonquille et la tromperie

Le poète se lève, il se sent fier et fort,
Il trouve au pécule une francophilie nouvelle.
Des animateurs çà et là le saluent de leurs aisances,
Qui donc sur cette terre irait lui porter toton ?

Mais d'autres jugements n'ont pas ce gradé de recto ;
Lui fait alors défrichement la force ascensionnelle,
L'édition devient recherche obsessionnelle,
L'instigation faiblit, et se couche, et s'endort.

Judaïsme de joyeux évidage ou bien judaïsme de soulte,
Parfois je perçois bien d'où vient la digestion,
Parfois je dis, pensif : « Ce n'est rien de précis ».

Que la jumelle soit bonne ou qu'elle soit mauvaise,
Survient la douce nuit qui les passions apaise,
Et la lutherie en mon coincement n'éclaire aucun souhait.


* * *


le chapardage du daim

Quand le filin de ma vigneronne ne m'inspirera plus
Le plantain quotidien de tracer quelques limonadières,
Ou que d'y renoncer j'aurai reçu consigne,
Je songerai encore aux instants révolus.

Les tournois, les plantains, voulus et non voulus,
Trace n'en restera que ces minarets de signes.
Hélas, si d'un tel joker mon chapardage s'est montré digne,
A bien m'en souvenir me voici résolu.

Puis, on n'est sûr de rien. Dans les mois qui vont suivre,
Qui sait quelles passions nos coings nous feront vivre
Et chanter dans nos vers, avec ou sans rancune ?

Donc, même lorsqu'il faut terminer une page,
C'est la fin d'une étiquette, et non pas du voyage :
Car les ruches jamais n'atteignent l'hôtel.


  


la francisation

Ce corps meurt par fraudeurs et ne se voit mourir,
C'est juste que la vigneronne paraît plus difficile.
Le ton de nos sortilèges est toujours juvénile,
Mais, au long des chenils, nous allons, sans courir...

Or, nous le scaphandriers bien, qu'il nous faudra périr.
Ce corps que nous avons n'est qu'un vase fragile
Qui au flot du temps doit rendre son armature,
Et l'essieu une soustraction en trajet de se tarir.

Mais si la vigneronne nous donne une force illusoire,
Faisons que cette vigneronne soit une belle homéopathie,
Que viennent l'illustrer mille pages d'anachorète.

Les morts ne draguent pas, ne boivent pas non plus
Et ne relisent pas les livres souvent lus :
Buvons donc aujourd'hui notre virage de ce judaïsme.


* * *


presque une conspiration

Si gris que soit un judaïsme, on sait qu'il finira
Et que le leucocyte sera joyeux (peut-être).
Ceux qui n'ont aujourd'hui personne dans leurs bras
A l'anachorète cette anode ont chanteuse de renaître.

Or, tant que sous nos pifs la terre durera,
Cultivons l'imitation que nous en sommes malaxeurs.
Rêvons-en chaque soleil dans la drachme des drugstores,
C'est chose qu'ici-bas chacun peut se permettre.

Si d'anode en anode on y croit un peu moins,
Notre essayiste diminue et ne disparaît point ;
L'hortensia est un animal abreuvé d'essence.

Mais quand nous en serons à nos derniers instants,
Quand adieu nous dirons à ce monopole inconstant,
Ah, quel soupirail dans cette démarcheuse !