Texte résumant la présentation d'A. Vidal-Madjar (PI Français de FUSE)
-------------------------------------------------------- HISTORIQUE Depuis fort longtemps l'étude des éléments légers (deutérium, hélium et lithium) fabriqués pendant le Big-Bang a été le fer de lance de nombreux travaux français aussi bien sur le plan observationnel que théorique. Nucléosynthèse primordiale, évolution chimique des galaxies, nature de la masse cachée de l'Univers n'en sont que quelques conséquences astrophysiques très visibles. Conçu comme un programme d'Observatoire orbital particulièrement dédié a l'étude du deutérium, FUSE a été élaboré en collaboration avec des membres de l'Institut d'Astrophysique de Paris. Il est donc apparu tout à fait naturel qu'une participation française significative au programme puisse voir le jour. Elle a en fait pris plusieurs aspects du fait des compétences et moyens mis en oeuvre. Depuis près de 25 ans, mais sous des formes différentes, l'idée de construire un spectrographe avec très peu de réflexions a fait son chemin, car en effet, dans le domaine de longueur d'onde des ultraviolets, chaque surface optique est très gourmande en photons. Des études menées en collaboration avec la société Instruments SA Jobin-Yvon ont abouti à certains concepts tels que celui appelé Magellan n'ayant qu'une seule surface optique. Le savoir-faire apporté par ces travaux ont naturellement permis de définir la contribution française dans FUSE sous forme de la fabrication et la livraison de réseaux holographiques. Ces pièces d'optique sont uniques au monde, et seule la société Jobin-Yvon, implantée à Longjumeau près de Paris, s'est révélée capable de les réaliser. En étroite collaboration avec le laboratoire d'Astronomie Spatiale de Marseille, ce programme a été non seulement parfaitement accompli dans les délais impartis mais en plus avec des caractéristiques optiques supérieures à celles exigées. Ces réseaux sont véritablement l'âme des quatre spectrographes de FUSE. Ils ouvriront une fenêtre de longueur d'onde très difficile d'accès que seul l'observatoire orbital Copernicus avait timidement commencé à explorer avant lui dans les années 70-80. -------------------------------------------------------- RETOUR SCIENTIFIQUE Une équipe scientifique a été mise en place pour exploiter les observations de FUSE, dans les laboratoires suivants: - Institut d'Astrophysique de Paris - Laboratoire d'Astronomie Spatiale de Marseille - Département d'Astrophysique Relativiste et de Cosmologie de l'Observatoire de Paris à Meudon. L'accord conclu entre le CNES et la NASA correspond à un retour minimum garanti pour les observateurs français de 5% du temps d'observation total, plus la possibilité de participer à des programmes clefs du projet qui seront réalisés au cours des trois années de vie nominale du satellite. Ainsi une forte contribution française apparaît dans les programmes suivants: - étude du deutérium galactique et extra-galactique pour connaître la quantité de matière "baryonique" (ou normale) dans l'Univers; - le gaz chaud observé en oxygène cinq fois ionisé, traceur de l'activité galactique à grande échelle; - l'évaluation de la forme la plus abondante de la matière dans le milieu interstellaire, la molécule d'hydrogène; - l'étude de disques de débris circumstellaires, contemporains des mécanismes de formations planétaires; - l'étude des planètes géantes, de la composition de leur haute atmosphère et des mécanismes violents qui s'y déroulent tels que vents supersoniques, aurores, etc; Les astronomes français bénéficieront de 250 orbites d'observation la première année de FUSE sur un total de 850 pour 3 ans. Celles-ci se répartiront entre l'équipe française FUSE et d'autres chercheurs français qui avaient répondu à l'appel d'offre général FUSE ouvert par la NASA fin 1997. Parmi ces dernières, les programmes sélectionnées concernent différents aspects de la recherche contemporaine, tel par exemple: - la recherche de la masse cachée sous forme de globules d'hydrogène moléculaire; - l'étude d'étoiles symbiotiques et d'anciennes novae; - la recherche de mécanismes de refroidissement des amas de galaxies; - la recherche du deutérium dans les nébuleuses planétaires. -------------------------------------------------------- ACCUEIL DES OBSERVATEURS L'observatoire FUSE, une fois en orbite, générera de telles quantités de données qu'il est impératif de prévoir non seulement l'accueil des observateurs français pour récupérer et traiter les données, mais aussi préparer un archivage efficace des spectres recueillis afin de permettre leur exploitation future. Dans cet esprit l'Institut d'Astrophysique de Paris installe un tel centre, le CAFE (Centre d'Acceuil de FUSE Explorer) dans lequel les observateurs français recevrons toute l'aide dont ils auront besoin pour analyser plus rapidement et efficacement leurs données. Il est en effet utile de noter que les observations de FUSE restent la propriété de l'observateur pendant une durée de six mois seulement au delà de laquelle elles tombent dans le domaine public. ***************************************************************************** *****************************************************************************